Laurier Rose Soeur Agnes – Nerium Oleander

Le Laurier-rose ‘Soeur Agnes’ est un descendant du Nerium oleander, un vigoureux arbuste persistant emblématique des jardins méditerranéens. Cette variété, particulièrement florifère et parfumée, épanouit des fleurs simples, aux pétales d’un blanc pur et à la gorge blanc crème, en continu de juin à octobre si le sol reste frais. Elles sont regroupées en généreux bouquets, mises en valeur par un élégant feuillage vert foncé, attractif même en dehors de la floraison. Peu exigeant, facile à cultiver en tout sol drainé, résistant aux embruns comme à la sécheresse, son seul point faible est sa rusticité assez médiocre, en particulier durant ses jeunes années. Sa culture en pleine terre est à réserver aux régions qui ne connaissent pas des hivers trop froids. Il compose des grandes haies élégantes et multicolores en association avec d’autres variétés et s’impose dans un grand pot sur la terrasse, le balcon, ou même dans un petit jardin durant toute la belle saison.

Les nombreux cultivars de laurier-rose disponibles sur le marché horticole sont le plus souvent des hybrides entre le Nerium oleander subsp. oleander, spontané autour de la méditerrannée, et le Nerium oleander subsp. indicum, très parfumé, spontané de l’Iran à la Chine. Leurs fleurs sont simples, doubles, voire triples et déclinent une palette de tons presque infinie, du blanc au rose en passant par le jaune et le saumon, le rouge, et même le mauve. Seule la teinte bleue est absente.

Le Nerium oleander est un arbuste persistant de la famille des apocynacées, tout comme les pervenches ou le faux-jasmin (Trachelospermum jasminoides). ‘Soeur Agnes’ forme naturellement un arbuste au port touffu et buissonnant, ramifié près de la base, multitiges, au port globalement arrondi. Vigoureux, il atteindra à maturité en moyenne 3m50 de hauteur pour 3m d’étalement, pour une croissance rapide. Ses rameaux souples, couverts d’une écorce grise, portent de longues feuilles persistantes, épaisse et coriaces, d’un vert un peu bleuté à revers plus clair. Elles mesurent 10 à 15cm de longueur pour 3cm de largeur. En cas de sécheresse intense, le Nerium perd une partie de ses feuilles, les plus âgées, celles qui se trouvent vers la base des tiges. La floraison a lieu au printemps puis à nouveau de la fin de l’été à l’autome ou en continu du printemps à l’automne selon le climat, durant 4 à 5 mois en sol frais. Les fleurs sont composées d’un tube s’évasant en 5 pétales blanc pur, à la gorge blanc crème. Elles voisinnent avec des boutons minces et turbinés blanc-jaune très pâle et cremeux. Elles sont réunies en corymbes, principalement en partie terminale des rameaux âgés de 1 ou 2 ans. Cette floraison, nectarifère et mellifère, est suivie par la formation de longues gousses rougeâtres qui éclatent à maturité, libérant une multitude de petites graines pourvues d’un bouquet de soies blanches, disséminées par le vent. Attention à ne pas tailler trop sévèrement le laurier rose: seules les tiges ayant atteint une certaine longueur portent des fleurs!

Symbole de résistance et de générosité, le Nerium oleander est une excellente plante de haie en bord de mer mais aussi un magnifique sujet à planter en isolé en situation chaude. Rustique jusqu’à -8/-10°C une fois bien installé, il poussera sans problème dans tout sol ordinaire mais drainé. On peut également l’utiliser en haie, en le taillant régulièrement, associé à d’autres arbustes persistants comme le Laurier-tin, l’Elaeagnus ebbingei, l’Oranger du Mexique, les myrtes, Pittosporum tobira et même des Grevillea. En climat doux, il peut être conduit en petit arbre, en sélectionnant au départ la plus belle tige que l’on amènera à 1m50 ou 2m du sol avant de la laisser se ramifier. Les sujets ainsi obtenus sont particulièrement ornementaux, mais demandent un hiver très doux qui ne risquera pas de les rabattre jusqu’au sol: il serait dommage qu’une gelée sévère anéantisse en quelques heures plusieurs années de travail ! Sur la terrasse, il trônera dans un grand pot, en compagnie des agrumes, des Grevillea et des lauriers roses. Ce mode de culture permet de remiser l’arbre dans un local très lumineux, frais mais hors gel, dans nos régions très froides.

Le nom de genre, Nerium, proviendrait de son ancien nom grec, Nerion, dérivé de Nérée, un dieu marin de la mythologie grecque. Une autre interprétation rapprocherait Nerium de neros, qui signifie humide en grec. L’élément liquide, sous-jacent dans ces deux interprétations, s’explique sans doute par le fait que le laurier rose sauvage ne pousse jamais très loin de l’eau. Ses longues racines s’ancrent profondément dans le sol pour y puiser la fraîcheur, même sur les flancs des gorges ou dans le lit des rivières asséchées. Preuve de son incroyable résistance à la sécheresse, dans les régions arides comme le Neguev en Israël ou le sud de l’Anti-Atlas marocain, le Nerium oleander est l’un des seuls arbustes avec l’Acacia et le Retama (sorte de genêt) capables d’affronter le désert, ancré dans les parois des ravins.